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La Roulette Végétale

Patrick Rouxel a comme l’an dernier signé un film exceptionnel. « Alma », le documentaire présenté hier soir à fait prendre conscience de la brutalité humaine à l’égard de la forêt et des animaux sauvages et domestiques. Un récit poétique avec des images à la limite du supportable et un objectif : celui de sensibiliser l’opinion sur les rapports de l’homme aux autres êtres vivants.


L’an dernier, avec « Green », Patrick Rouxel avait ému aux larmes les participants du Festival du Film Nature et de l’Environnement de Murs Erigné. Chacun a encore en mémoire les images de ce pauvre Orang-outang chassé de la forêt indonésienne rasée pour cultiver des champs de palmiers. Cette année, le cinéaste revient avec un second documentaire, réalisé sans concession aucune, tourné cette fois-ci dans la forêt amazonienne, dans la province du Mato Grosso au Brésil.

Comme son précédent documentaire Patrick Rouxel montre tout d’abord la quiétude de la forêt tropicale, des paysages idylliques où croissent des arbres gigantesques et vivent en toute tranquillité des animaux sauvages. Puis le bruit de tronçonneuse trouble ce grand moment de sérénité. Un homme abat un arbre, puis d’autres et c’est tout un pan de la forêt amazonienne qui se trouve décapité pour que les brésiliens récupèrent le bois, plantent des champs de soja et installent des parcs pour les vaches à viande.

Tout comme « Green », ce documentaire n’utilise ni commentaire, ni musique, mais uniquement des sons d’ambiance et des images judicieusement servies. C’est le montage et les cadres photo sans équivoque qui permettent de comprendre le sujet. Le cinéaste filme en établissant des parallèles entre les animaux parqués et les camps de concentration de sinistre mémoire, l’amour maternel d’une vache et de son veau, la viande rosée et des corps des danseuses. Tout est fait pour orienter le débat et Patrick Rouxel ne s’en cache pas. Sur ce plan « Alma » est comparable à « Green », d’abord parce qu’il traite de la déforestation démesurée au profit de multinationales de l’agro-alimentaire, pour l’huile de palme dans le premier tome, et de l’élevage intensif de vaches à viande et la production de lait, pour le second. Le but étant, dans les deux cas d’alerter l’opinion. Et ça marche plutôt bien.

Au moment du débat, auquel participe le réalisateur, et par visioconférence pour cause de problème de transport, Emmanuelle Grundmann, primatologue et journaliste scientifique, les spectateurs sont abasourdis. « Je crois que je ne vais plus manger de viande », dit l’un d’eux. « Plus l’homme va consommer de viande, plus il va accélérer sa perte », dit un autre. Visiblement le message passe et les images bien léchées de Patrick Rouxel font leur effet, chacun se posant des questions quant à son alimentation à venir.

«Si toutes les villes informaient la population, comme le fait Murs Erigné au travers de son festival, ce serait parfait », enchérit un autre spectateur alors qu’une dame félicite le réalisateur pour l’humanité qu’il a donné aux animaux. « Mais l’homme est un animal comme les autres », reprend Philippe Bodard, lequel réclame des solutions pour l’avenir, comme il s’y est engagé pour ce festival. « C’est simple il suffit de ne plus acheter de bois exotique, de boycotter la viande et les produits à base de Soja et d’huile de palme», lui répond le réalisateur.

Visiblement le film a marqué les esprits et plusieurs enseignants présents dans la salle envisagent de le projeter dans leur établissement afin de sensibiliser les jeunes générations et inverser cette tendance productiviste qui conduira l’humanité à sa perte si l’on n’y prend pas garde.

Yannick Sourisseau
Source : Festival du film nature et de l’environnement de Mûrs-Érigné



Selon le rapport "Livestock's Long Shadow" de la Food and Agriculture Organization des Nations Unis, l’élevage est responsable de 18% de nos émissions de gaz à effet de serre (GES) et de fait, joue un rôle majeur dans la destruction de l’environnement à travers le monde. L’élevage contribue largement aux pollutions atmosphérique et aquatique, à la déforestation, la dégradation des terres, la perte de biodiversité ainsi qu’au changement climatique. Les émissions de gaz à effet de serre liées à la production de viande bovine sont particulièrement élevées: un kilo de bœuf dans son assiette équivaut à peu près aux émissions en GES de 100 kilomètres parcouru en jet par passager.

La mise en place de nouveaux pâturages pour le bétail est devenu le principal moteur de la destruction de la forêt amazonienne. Entre 2000 et 2007, une moyenne de 20 000 km2 par an y à été rasée par des coupes à blanc. Une enquête menée par Greenpeace, basée sur des données gouvernementales brésiliennes, montre que l’expansion des pâturages est responsable de 80% de la déforestation amazonienne, tandis que l'agriculture, les exploitations minières et les infrastructures sont responsables du plus gros des 20% restants.

Avec plus de 191 millions de vaches, le Brésil dispose du plus grand troupeau de bovins au monde. Il est le premier exportateur mondial de viande bovine depuis 2003. Les principaux importateurs de bœuf brésilien sont: le Royaume- Uni, les Pays-Bas, le Chili, les États-Unis, la Russie et 120 autres pays. Au total, on estime à 38 millions le nombre de vaches abattues par an au Brésil. Soit plus de 100 000 vaches par jour! Mis à part la viande, il en résulte quotidiennement autant de peaux de vache.

Le Brésil est aujourd'hui le premier producteur mondial et exportateur en peaux de cuir brut. Les importateurs sont la Chine et l'Italie principalement, mais aussi les États-Unis, Hong Kong, l'Allemagne, le Vietnam, le Mexique, la Corée, l'Indonésie, les Pays-Bas et la Thaïlande. La main d’œuvre bon marché des pays en développement permet de réaliser des profits élevés lorsque les peaux sont transformées en chaussures, bottes, sacs, vestes, canapés ou sièges de voiture, pour être revendus ensuite à des prix élevés dans les pays riches.

La culture du soja est seconde en lice dans la destruction de la forêt amazonienne. Le Brésil est aujourd'hui le deuxième producteur mondial de soja (les États-Unis en première place), offrant ainsi plus de 30 % du soja mondial. Les principaux importateurs du soja brésilien sont la Chine, l'Union européenne, le Japon et le Mexique. Ce soja est essentiellement utilisé dans l'alimentation des animaux de ferme car il est riche en protéines. Poulets, cochons, vaches et poissons d'élevage en Europe et en Chine sont nourris au soja brésilien.

La demande internationale de bois et produits dérivés joue aussi un rôle important dans la destruction des forêts. Selon le WWF, 80% de l'exploitation forestière en Amazonie échappe au contrôle gouvernemental. La corruption généralisée est devenue partie intégrante de cette exploitation illégale, les travailleurs sont exploités et les conflits avec les populations indigènes sont nombreux et violents.

La cupidité et le consumérisme sont en train de transformer l'Amazonie en un endroit triste et mortel. Non seulement la forêt se voit décimée, elle est remplacée par le théâtre sinistre d'un abattage quotidien de vaches. De plus, de nouvelles et vastes plantations de soja sont cultivées, afin que toujours plus d’animaux soient nourris et abattus aux quatre coins du monde pour notre consommation.

Les forêts tropicales sont très importantes pour la régulation climatique et le stockage de CO2. Pour notre survie et celle de la vie sur terre, il est impératif de laisser les forêts en paix.

ALMA est disponible pour téléchargement gratuit et libre de droits pour toute projection gratuite. Pour obtenir un DVD, merci d’écrire à: patrick@almathefilm.com
source: https://www.almathefilm.com/
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